Transport par câble
FRANCHEVILLE <> LYON
Le projet de téléphérique : Beaucoup de questions qui demandent des réponses précises
Ces dernières semaines nous avons eu dans la copropriété et au dehors de nombreux échanges à propos du projet de téléphérique soit sous forme d’entretien soit sous forme de réunion. Cela a abouti à un certain nombre de questions que je vais tenter de résumer. Je n’ai pas cherché à les classer par ordre d’importance mais toutes, selon moi, méritent réponse. Je n’ai certainement pas couvert toute le champ du problème et beaucoup de points restent obscurs. Nous n’avons même pas étudié le Bus à haut niveau de service (BHNS) qui a visiblement été introduit à la dernière minute pour avoir l’air de proposer un choix et éviter d’étudier les réelles alternatives dans un schéma global de l’Ouest lyonnais.
Point n°1 : Nous sommes voisins du parc du Brûlet auquel nous sommes très attachés. Il faut noter que c’est le seul espace vert public du secteur et sert de lieu de promenade en particulier aux habitants des appartements en bordure de la rue de Chavril, du haut du boulevard des Provinces et de la place Saint Luc qui ne disposent d’aucun espace vert privatif. La réglementation prévoit une distance minimale de 30 mètres dans le survol des espaces boisés donc implique, si les fuseaux 1 ou 2 sont retenus, de dégager un couloir en dessous du trajet du téléphérique. Comment peut-on intégrer sans le défigurer totalement dans le parc, le bâtiment de la gare (16mx60mx19m) et ses accès, les pylônes et le couloir précité ? Depuis 40 ans les fidésiens et des associations ayant le soucis de protéger l’environnement sont amenés régulièrement à se battre pour sauver leur parc. Il serait dommage de le détruire maintenant. Une modélisation informatique présentant le parc après implantation du téléphérique pourrait être intéressante pour les partisans comme pour les détracteurs du projet. Elle serait plus parlante que de vagues écrits
Point n° 2 : Les projets de Orléans, Marseille et Strasbourg ont été reportés ou abandonnés, peut-on en connaître les raisons ? Quelles sont les points communs du téléphérique envisagé avec les projets de Toulouse, Brest et Grenoble (nombres de pylônes, habitations survolées, espaces verts détruits et maisons démolies, ensemble des dommages irréversibles à l’environnement …. ?
Point n° 3 : Les habitants de Sainte Foy et de La Mulatière refusent en majorité le téléphérique, est-il possible de savoir quels en seront les principaux utilisateurs ? Est-il prévu de créer un parc-relais permettant aux personnes plus éloignées de rejoindre le départ du téléphérique à Francheville et ainsi de justifier son intérêt ?
Point n° 4 : Sauf erreur de ma part, il n’est pas prévu de parking au voisinage des stations. Où les utilisateurs du téléphérique laisseront-ils le véhicule qui leur permettra d’accéder aux gares du téléphérique ? Cela ne risque-t’il pas de créer une gêne supplémentaire pour les riverains en squattant les places déjà rares à certaines heures dans les rues ?
Point n° 5 : Les promoteurs du projet habitent-ils sous les câbles prévus dans les différents fuseaux ? A-t’on étudié l’impact que risquait d’avoir sur la santé physique et mentale des riverains, le passage au-dessus de leur tête ou à proximité d’une nacelle toutes les 40 secondes ou même toutes les minutes et demie. N’introduisons nous pas ici de façon dangereuse des nuisances sonores et visuelles quasi permanentes inexistantes actuellement ?
Point n° 6 : Beaucoup de fidésiens ont épargné de nombreuses années pour faire l’acquisition d’un appartement ou d’une maison dans un secteur calme. Le dossier de concertation indique le coût d’investissement mais a-t’on chiffré la perte de valeur des biens immobiliers situés à proximité du téléphérique pour laquelle il n’est prévu aucune indemnisation ?
Point n°7 : le métro a été éliminé dans le couloir concerné mais le problème a-t’il été bien posé ? Le projet prend-t-il en compte le bon trajet ? Les tracés prévus laissent de côté beaucoup d’habitants de l’Ouest lyonnais en particulier Tassin ? Est-ce-que le métro E qui résoud le problème d’un plus grand nombre d’habitants ne rend-il pas inutile la construction du téléphérique ?
Point n° 8 : Le dossier de concertation parle d’intégration dans le paysage. Comment va t’on faire pour intégrer des pylônes des 11 à 65 mètres et les câbles sans défigurer l’environnement ? La solution ne paraît pas réaliste. Il serait bon d’avoir des images prévisionnelles exécutées par ordinateur, pour l’instant, il n’y a que des mots.
Point n° 9 : les fuseaux sont très beaux sur le papier mais est-il possible d’avoir des tracés précis pour les quatre fuseaux envisagés avec emplacement des pylônes et des gares, même si ces éléments risquent d’être légèrement modifiés ?
Point n°10 : A-t’on pris en compte le nombre de jours où le téléphérique sera à l’arrêt en raison des conditions atmosphériques ? Le nombre de jours avec du vent, par exemple, est censé encore augmenter en raison du réchauffement climatique. Que feront les usagers ? La non-fiabilité d’un moyen de transport est ce qu’il y a de pire.
Point n° 11 : Vous évoquez dans le dossier de concertation le pole commercial de La Gravière-Taffignon. Avec Carrefour et sa galerie marchande, Grand Frais et Botanic, c’est la principale cause de déplacement des habitants de La Mulatière et de Ste Foy vers Francheville. Ces magasins disposent de vastes parkings. Pensez-vous sérieusement qu’en sortant de ces magasins avec un chariot plein, les gens vont se précipiter vers le téléphérique et abandonner leur voiture ?
Point n° 12 : J’ai évoqué au point n°1 les fuseaux 1 et 2 mais le fuseau n° 3 ne ravit guère les habitants du centre de Ste Foy et de la Mulatière, Combien y-a-t’il de maisons à détruire pour permettre d’implanter les gares et pylônes ? Les propriétaires sont-ils déjà informés
Une remarque, le concepteur du dossier de concertation a choisi de pas abimer la vue de la Saône avec le téléphérique, est-ce prémonitoire ?
Réponse apportée par SYTRAL Mobilités :
Bonjour Madame,
Point n°1 : L'insertion d'une station dans le parc du Brûlet nécessite effectivement des déboisements ponctuels, qui seront compensés par ailleurs. La réponse à la plupart de vos questions se trouve dans les études techniques, disponibles ici : https://destinations2026-sytral.fr/processes/tpc/f/116/.
Il faut cependant garder en tête que ces études sont très amont, les éléments de calculs ont été fondés sur des hypothèses, des ratios et des retours d’expériences d’autres systèmes similaires. En effet, ces études visaient à travailler l’intérêt et l’opportunité du mode ainsi que les tracés possibles et rendant le meilleur service en termes de transport.
Si le projet devait être poursuivi et en amont du dépôt de l’ensemble des dossiers de demandes d’autorisations administratives et de la rédaction de l’étude d’impact, des études approfondies seront menées qui se s’appuieront cette fois sur un tracé et un système réel. Ces études à venir répondraient alors à vos questions de manière plus précise et surtout sur un tracé défini et non sur des hypothèses de tracés.
Point n°2 : Ces projets n'ont pas été portés par le SYTRAL. Les archives de la presse locale des communes que vous citez ainsi que les maitres d'ouvrages de ces projets pourront vous apporter des réponses. Le projet de transport par câble Francheville <> Lyon est décrit dans le dossier de concertation et dans les études techniques.
Point n°3 : Les études de fréquentation, issues de l'outil de modélisation Modely, figurent dans les études techniques du projet. Les principaux usagers seront les personnes qui habitent et travaillent dans les quartiers desservis et, dans une moindre mesure, des utilisateurs issus du rabattement en modes doux et transports en commun et, marginalement, des habitants des communes limitrophes.
Point n°4 : Il n'est globalement pas envisagé de créer des parcs relais voitures aux stations intermédiaires du projet dans la mesure où elles s'insèrent dans un tissu urbain constitué. La priorité est de privilégier les rabattements sur ces stations par l'aménagement des lignes de bus, en développant l'accessibilité pour les modes actifs en réaménageant trottoirs et pistes cyclables si besoin et en créant des parcs de stationnement sécurisés cycles. Un parc relai à l'extrémité de la ligne, au Chatelard pourrait être étudié en cas de demande forte du public pendant la concertation.
Point n°5 : En effet, même si le transport par câble est 100% électrique, des émissions sonores sont produites mais elles ne concernent pas toute la ligne. Elles sont concentrées en partie haute, du fait du passage du câble sur les galets des pylônes. Ces émissions sont liées à la technologie et aux matériaux utilisés. Au niveau des stations, l’enjeu porte sur la présence des machineries et sur le bruit émis lors du ralentissement et de l’accélération des cabines.La démarche de réduction du bruit s’appuiera sur les objectifs réglementaires définis pour les infrastructures de transports ferroviaires et le décret du code de la santé relatif à la lutte contre les bruits de voisinage (2006), plus contraignant. Un travail sur la conception des stations ainsi que sur les matériaux utilisés que ce soit pour les bâtis, les pylônes ou les câbles permettra une atténuation importante du bruit. Dès la conception du projet, grâce à l’expertise d’architectes et d’ingénieurs acoustiques, l’objectif sera de réduire au minimum les émissions sonores. L'étude d'impact du TPC, qui comprendra les études acoustiques, comme pour tout projet d'infrastructure en France, pourra démarrer une fois que le SYTRAL aura délibéré sur la poursuite ou non du projet, à l'issue de la concertation. L'étude d'impact sera réalisée par des bureaux d'études choisi dans le respect des procédures prévues par le code de la commande publique. Avant la mise en service, le SYTRAL s’engage à être vigilant et réalisera des diagnostics acoustiques en amont des travaux et lors des phases de test pour attester du respect des engagements acoustiques au niveau des stations.
Point n°6: la tendance générale est plutôt à augmentation de la valeur des biens immobiliers et fonciers quand ils sont situés à proximité d'une ligne de transport en commun structurante et ce, quel que soit son mode. Il n'est donc pas prévu d'indemniser à ce stade un impact qui n'est pas avéré.
Point n°7 : Le métro E et le transport par câble desservent des corridors distincts. Ils sont complémentaires. Vous trouverez plus d'informations dans l'onglet FAQ de la présente plateforme.
Point n°8 : Vous trouverez la réponse à votre question dans la FAQ. Le travail sur l'insertion paysagère fera l'objet d'itérations avec le public lors de la concertation continue, si le SYTRAL décide de le poursuivre au printemps 2022.
Point n°9 : La présentation de fuseaux plutôt que des tracés dans cette concertation préalable est un choix volontaire du SYTRAL car le projet en est à un stade d'études exploratoires. Des tracés fictifs figurent dans les études techniques mais ne constituent pas des tracés actés.
Point n°10 : La question du vent est traitée dans le dossier de concertation et dans la FAQ. Les études météorologiques réalisées concluent à un taux d'indisponibilité due au vent très faible. En cas d'interruption de la ligne, un plan de remplacement transport par bus est mis en place, comme pour toutes les autres lignes de transports en commun des TCL.
Point n°11 : Le projet de ligne de transport par câble a vocation a favoriser le report modal vers les transports en commun. En effet, un utilisateur des transports en commun ou des modes doux fréquente les commerces autrement, avec des achats moins massifs mais plus nombreux. Nous notons toutefois votre avis, qui sera pris en compte.
Point n°12 : les acquisitions foncières sont traitées dans la FAQ de la présente plateforme. Les stations seront implantées sur l'espace public. Les parcelles concernées par les acquisitions ou les servitudes seront définies et connues lors de l'enquête publique parcellaire, si le projet est confirmé. Nous n'avons pas compris votre dernière question, pouvez-vous s'il vous plaît la reformuler ?
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