Transport par câble
FRANCHEVILLE <> LYON
Qualité des données et informations complémentaires
- Sur quelles hypothèses et quelles modélisations se base vos estimations pour chaque fuseau ?
- Par soucis de transparence, les données de l’étude peuvent elle être intégralement publiées ?
- Pour rappel la première étude annonçait 8 000 voyageurs par jour, comment explique-t-on un tel écart ? Le bureau d’étude est-il toujours le même ?
- Qui se porte garant de cette estimation ?
- Parmi les déplacements en téléphérique combien concernent un changement de mode de transport de la voiture vers les transports en communs ?
- Quel bilan carbone pour ce projet en prenant en compte la construction (matière première, import, construction, déboisement), l’entretien, les mises à niveau, le démantèlement en fin de vie, la consommation électrique (pas encore neutre en carbone) ?
- Combien de temps pour atteindre la neutralité carbone au regard du nombre de trajet voiture économisé (en prenant en compte l’électrification du parc automobile et la mise en place de la ZFE à horizon 2026) ?
- Quelle est la durée de vie de ce type de transport ? Quel sera le cout de l’entretien, de la mise à niveau et du démantèlement ?
Réponse apportée par SYTRAL Mobilités :
Bonjour,
1. Fréquentation
Les données de fréquentation ont été produites à l’aide du modèle multimodal des déplacements de l’aire urbaine de Lyon « MODELY ». Ce modèle est un outil partenarial utilisé par différents maîtres d’ouvrage (Sytral, Métropole de Lyon, DREAL et Région) intervenant sur la Métropole de Lyon, et produit à partir des mêmes données les estimations de fréquentation de tous les projets étudiés par le Sytral. Ces données donnent à ce stade un ordre de grandeur des fréquentations, permettant d’éclairer le choix des tracés et l’opportunité du projet.
Les déplacements pris en compte dans Modely ne se limitent pas aux déplacements domicile-travail, mais portent sur tous les motifs de déplacement ; selon l’enquête globale transport de l’Aire Métropolitaine Lyonnaise, les habitants de la métropole se déplaçaient en moyenne 3,38 fois par jour en 2015.
Par ailleurs, les données utilisées sont des données 2030, intégrant une croissance significative du nombre de déplacements (par exemple : +24% en 2030 par rapport à 2015 entre Lyon – Villeurbanne et Francheville – Sainte-Foy-lès-Lyon – La Mulatière).
Enfin, selon les résultats de la modélisation, les 18 000 à 20 000 déplacements se faisant par le transport par câble ne se limitent pas à des déplacements de l’ensemble Francheville – Sainte-Foy-lès-Lyon – La Mulatière vers Lyon et Villeurbanne, mais intègrent également :
- de nombreux déplacements internes à l’ensemble de ces trois communes. (Ces déplacements, si on additionne tous les modes de transport, s’élèvent à 55 000 déplacements par jour)
- des déplacements provenant de la frange Sud du 5e arrondissement de Lyon,
- des déplacements provenant du tram-train de l’Ouest lyonnais, en correspondance en gare de Francheville. Chaque jour, près de 59 000 voyages sont réalisés entre Francheville, Sainte-Foy-lès-Lyon, La Mulatière et le cœur de la métropole (73 000 à l'horizon 2030) et ces déplacements se font majoritairement en voiture individuelle.
Lors de l'étude de 2017, le potentiel voyageur du TPC était estimé à 4000 voyageurs/jour, sur la base d'hypothèses de rabattement a minima (usages actuels des bus, pas d'anticipation d'une évolution de l'espace public plus favorable aux piétons et aux cycles...) et de cabines de grande taille peu fréquentes.
Les dernières études en 2020 ont été réalisées avec le même outil de modélisation multimodal utilisé au sein de la Métropole lyonnaise (Modely), mais avec des hypothèses plus affinées (évolution de l'espace public permettant un meilleur rabattement piéton et cycles, cabines plus petites mais plus fréquentes). Elles donnent donc un potentiel voyageur de 16 000 à 23 000 voyageurs/jour à horizon 2030. Cela confortait ainsi l’intérêt d’un tel mode pour desservir ce territoire fracturé et justifiant le lancement de l’étude de faisabilité. A l'issue de celle-ci, la fréquentation estimée à la mise en service est de 10 000 à 20 000 voyageurs/jour selon les fuseaux étudiés.
Selon les estimations de Modely, 55% à 84% des déplacements en téléphérique concernent un report modal. Les fuseaux nord génèrent plus de report modal que ceux au sud.
2. Bilan carbone
Chaque installation de Transport par Câble est un objet unique, qui dépend de la topographie, de l’habitat, de la nature des sols ou de la capacité installée. Ainsi, il n’est pas possible de se prononcer sur les consommations d’énergie, l’émission de CO2 ou le coût du transport par passager sans avoir fait une étude de conception précise de l’installation. Cependant, par ses qualités intrinsèques et sa conception, le transport par cêble est intéressant écologiquement
Le transport par câble est un transport en commun et est donc par définition moins polluant qu'un véhicule individuel. 100% électrique, le transport par câble ne consomme pas d’énergie fossile, ne produit pas directement de polluants, ni de gaz à effet de serre, responsables du réchauffement climatique. De plus, il a une faible emprise au sol ce qui induit peu d’impacts sur les milieux naturels et urbains et peu d'imperméabilisation des surfaces. Il n’y a par ailleurs pas d’impacts sur le lit mineur des cours d’eau survolés. Quant aux émissions sonores, celles-ci sont limitées aux stations et, dans une moindre mesure, aux pylônes. La réalisation des travaux produit de faibles quantités de déblais/remblais.
L'impact environnemental du projet fera l'objet d'une étude spécifique, l'étude d'impact environnemental, qui sera rendue publique lors de la phase d'enquête publique. L'objectif du SYTRAL est bien d'intégrer au mieux le projet dans l'environnement urbain et naturel traversé, en minimisant ses impacts.
3 Durée et coût
Le budget d'investissement prévisionnel est aujourd'hui estimé à environ 150 à 165 millions d'euros (selon les fuseaux), en incluant le matériel roulant, hors acquisitions foncières. Le coût final du projet dépendra de nombreux critères comme la technologie, la longueur du tracé, le nombre de stations, les aménagements paysagers, les équipements connexes… Le coût de la maintenance dépendra bien évidemment du projet qui sera potentiellement retenu à l'issue de la concertation (mode, technologie, fuseau...) et sera détaillé à l'occasion de l'enquête publique. Enfin, concernant la durée de vie, en zone urbaine, certains transport par câble datent du siècle dernier (New-York, Barcelone, Rio, Grenoble, Toulon...) et font l'objet d'un entretien régulier qui leur donne une durée de vie largement similaire à celle d'un tramway.
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